MRA 460 p.27 - mars 1978 - René Jossien

Rôdage et remontage (suite)

Pour correctement rôder un écheveau, il faut donc agir progressivement à chaque remontage (de 100 tours, puis 50 tours, puis 25 t en fin de rôdage) et en laissant reposer la gomme entre les 4 premiers remontages, principalement. Voici un exemple de bon rôdage pour un nombre de tours permis de 800 tours 1er Lubrification appliquée et soignée - 2e Allongement (étirement) de l'écheveau à 2 fois sa longueur pendant une demi-heure, à 3 fois sa longueur durant une demi-heure, à 4 fois sa longueur pendant un quart d'heure. Libérer l'écheveau et le laisser se reposer 24 heures - 3e Remontage à 200 tours en étirant l'écheveau de 3 fois sa longueur et en commençant de ramener la longueur à celle de l'écheveau au bout de la moitié de ces 200 tours. Repos 1 heure. 4e Remontage à 300 tours, puis 400 tours, puis 500 tours, puis 550, 600, 650, 700, 725, 750, 775, 800 (à chaque fois il faut commencer par étirer l'écheveau, à 4 fois sa longueur, parfois 5 (rare) dès le début du remontage et en rentrant progressivement après que l'on ait mis environ 40 % du nombre choisi.

On voit donc qu'un bon rôdage demande 6 à 7 heures de temps. En passant plus vite, on peut toujours faire les montages progressifs sans laisser reposer la gomme entre chacun, on fatigue plus le caoutchouc et la qualité sera moins durable et le nombre, sans casser, plus faible.

Sentir la casse... avant...!

L'expérience qui permet de sentir la gomme dure avant qu'elle ne casse, est donnée par la sensibilité du modéliste (qualité rare) et aussi par le rapport de la chignole (ou du remontoir, plus exactement) : plus le rapport est grand (1 tour de manivelle pour 25 tours d'hélice) et plus on peut sentir le durcissement de la gomme avant la rupture. Lorsque l'on veut se faire la main, on peut sacrifier un écheveau et le remonter (après les rôdages) en essayant de sentir la dureté. Un modéliste attentif sent venir la casse. En cacahuète, évidemment, la différence est minime.

Dans les vols en salle, on n'a pas toujours intérêt à remonter au maxi ; mieux vaut garder 10 % de réserve, le couple maxi du début sera donc plus régulier, et les vols aussi.

Lorsque le caoutchouc est de bonne qualité, on remarque, en CACAHUETE, que plus un écheveau a été remonté à un même nombre de tours (inférieur d'au moins 10 % du maxi) et plus le couple de restitution est régulier et facilite ainsi les vols suivants.

Un aspect également favorable aux vols en salle, est de fatiguer le moteur avant le vol officiel. L'astuce peut donc être de remonter l'écheveau à 90 % du remontage, laisser dérouler le moteur sans voler (hélice entraînée), et de remonter aussitôt après pour faire le vol de concours. Au 2e remontage, le couple est faible en début de déroulement et plus régulier pendant la durée du vol.

Ce même avantage se retrouve si on exécute les vols officiels les uns après les autres, il faut donc se méfier d'un réglage du modèle fait après de nombreux essais, mais qui peut ne plus convenir après quelques jours de repos de l'écheveau. Se méfier également de la température : un temps froid de 5°C, par exemple, va faire rompre un écheveau au 8/10 du remontage effectué la veille dans les 20°C de la maison.

Remontoir spécial

En catégorie cacahuète, les écheveaux moteurs, en prise directe, varient entre 2mm2 (2 brins 1 x 1) à 6 mm2 (2 brins 3 x 1). Il est rare, sauf avec multiplicateur, que cette section de 6 mm2 soit dépassée.

Ces moteurs exigent donc l'usage d'un remontoir maison ou acheté (une maison spécialisée en vend pour cet usage) dont les rapports peuvent varier entre 10/1 ou 12/1 (un peu faible) et 25/1 ou 30/1 (la limite, si on a affaire à un moteur de 6 mm2, déjà dur à plein remontage).

Les bricoleurs trouveront dans les mouvements de réveil-matin classique (le bon JAZ de grand-père) de quoi faire un bon remontoir (jusqu'à 44 de rapport, bon pour les INDOOR. Personnellement, j'ai confectionné un remontoir avec les engrenages et la carcasse récupérés sur un compteur électrique, rapport 27/1 (il souffre un peu lors du remontage d'un écheveau de 2 brins 3 x 1). Une soudure, côté crochet pour l'hélice, en CAP 8/10 et une manivelle en 20/10, soudée à l'entrée. Le tout est coffré en 20/10 BD pour rendre le remontoir plus commode à tenir et à éviter les poussières. Je ne quitterai pas ce domaine des écheveaux sans vous signaler la possibilité de mettre en place un tube en balsa (autour de l'écheveau et allant du nez, à l'attache arrière) pendant le remontage de l'écheveau afin de limiter les dégâts en cas de bris.

Une fois l'écheveau remonté, on glisse le tube sur le long crochet du remontoir et on accroche alors le moteur au crochet de l'hélice avant de placer le nez dans le couple avant.

Un petit mot sur le noeud qui raccorde les 2 extrémités de la boucle, faites tout simplement le noeud classique avec les 2 bouts (voir Fig. 30). Si vous avez bonne mémoire (ou le dessin sous les yeux) le noeud (Fig. 29) est petit et recommandé pour les petites sections 1 x 1 ou 1,5 x 1,5.
(à suivre) Le Saint

MRA 459 p.27 - mars 1978 - André Méritte

du Balsa de 3/10

Un de nos lecteurs, M. Nicolas, nous a demandé comment on obtenait des baguettes de balsa de 3/10e d'épaisseur (article sur le Farman). Voici la réponse d'André Méritte J'avoue que c'est une question à 5 F. Car je suis obligé d'y réfléchir ! J'ai commencé à faire ce genre de ponçage en 1947 pour les petits modèles de F. d'Huc Dressler puis bien plus tard en 1970 pour les indoors nous atteignons 2/10e pour les poutres arrières du fuselage ; disons que c'est un peu une habitude et un petit coup de main à prendre. Il est préférable de ne poncer qu'une largeur de 40 mm maxi.

Je colle du papier de verre de carrossier (240) sur une cale en bois dur, à la Uhu Kontact. Le papier trop fin bourre et arrache le balsa. Deux réglettes de fer blanc sont collées par quelques points sur une plaque de verre. Elles sont rigoureusement plates et proviennent de boîtes de gâteaux ou de bidons d'huile. Il ne reste qu'à tenir la feuille de balsa du bout des doigts entre les deux guides et à poncer, toujours en tirant, jamais en remontant, jusqu'à effleurer les tôles.

Affiner du balsa jusqu'à 3/10 mm d'épaisseur.

Naturellement, la qualité du balsa joue un grand rôle, l'idéal étant du "quarter grain". On peut aussi effectuer ce ponçage sans les réglettes guides, en contrôlant souvent l'épaisseur, mais celle-ci sera moins régulière.
Relisez aussi les articles de Guy Cognet sur les Indoors, m.r.a. n° 253 à 255, 289, 301 à 303, 356, 364, 378, 379, 381, 392 mines de renseignements utiles.
Bon courage!
André Méritte