MRA 442 p.11 - Septembre 1976 - Jean Dubuc

CACAHUETES - L.S.60

Gagnant en cadets du concours PAM

Dans le cadre de la section d'aéromodélisme du Centre Culturel de Fontenay, que j'anime avec mon « complice », Gérard Porcher, j'ai dessiné un plan afin de promouvoir la formule cacahuète.

Ce dessin a été établi pour une audience de jeunes modélistes : c'est un appareil simple à réaliser avec toutefois deux points de détails un peu plus chevelus, le capot moteur inférieur d'une part (surface partant d'une entretoise droite pour arriver sous le plastron de forme elliptique (cela nécessite un ponçage fin de la planche de balsa utilisée).

D'autre part, seconde difficulté : le stabilo (à noter que le stab réel est rectangulaire), la forme arrondie permet d'aborder deux techniques, soit le cintrage, à la flamme, d'un rotin de φ2 soit la mécanique du lamellé-collé — voir les excellents dessins de l'ami Porcher pour l'article dans le numéro 437 du M.R.A. sur le Pou du Ciel.

Cela me paraît intéressant d'aborder ainsi, à travers un simple peanut, les techniques qui mènent vers les constructions plus élaborées. Savez-vous que c'est depuis que nous « croquons des cacahuètes » que nous construisons sans difficulté des C.H. de 13 a 14 dm2 juste à 100 grammes ? Ouant aux réglages, nécessairement très fins — voire même pointus — ils font comprendre très vite ce qui se passe : couple de renversement, prise d'altitude, etc.

Je suis convaincu de la richesse d'enseignement de la formule, c'est pour cela que son avenir est assuré, non seulement pour les jeunes mais pour les « moustachus » aussi (voir les modèles de Frugoli !).

figure 8

Le modèle de Serge Dubuc

NOTICE DE MONTAGE

Protection du plan sur le chantier par une feuille transparente de plastique alimentaire (genre Scel o Frais ou Succulus).

Débit des baguettes 1,5 x 1,5 dans une planche de balsa 15/10 tendre et homogène, avec un trusquin à lame.

Fuselage : réalisation de deux flancs identiques (les gros traits noirs). Montage des entretoises reliant deux flancs, attention, la section du fuselage est trapézoïdale.
Seule difficulté : les capots du moteur.
Il faut poncer bien à plat sur un chantier une feuille de balsa 10/10 afin de l'amener à 4 ou 5/10 d'épaisseur On obtient ainsi une feuille parfaitement souple. Le capot inférieur est une surface dont un côté reste droit — collé contre la dernière entretoise inférieure du fuselage — et l'autre côté est cintré sous le plastron avant elliptique. Le capot supérieur est simplement courbé selon un dessin tronconique.

Ailes : construction à plat, d'un seul tenant. Une fois la structure finie, couper au centre puis recoller avec une cale en bout d'aile pour donner le dièdre.

Entoilage : l'aile entoilée sera maintenue sur forme pendant le séchage (plusieurs jours). Tension à l'alcool pulvérisé puis une couche d'enduit de tension nitro-cellusosique dilué avec 60 % d'acétone.
Fuselage : deux couches d'enduit dilué. Notez bien : la dérive est collée sur le fuselage après finition complete de celui-ci.

Hélice : c'est la moitié de l'avion. Sa réalisation et son adaptation au caoutchouc sont des éléments déterminants quant aux performances futures. Celle que j'emploie a un diametre de 105 mm.

Le moteur caoutchouc : l'écheveau fera une fois et demie la longueur entre crochets : c'est une double boucle de Pirell, 1 x 1 soit 4 brins.
Le caoutchouc gris Plymouth, quoique moins nerveux, donne aussi de bons résultats mais semble plus difficile rôder.
Il est indispensable d'effectuer des essais de remontage, hors fuselage, jusqu'à la limite de rupture que l'on doit connaître.
Employer un remontoir avec multiplication par 6 ou 10 (récupération de vieux réveils).
Remontage 600 tours sans problème et jusqu'et 800 avec un peu d'habitude et un écheveau rôdé et lubrifié avec quelques gouttes d'huile de ricin pure.

Réglages et essais en vol : effectuer le centrage théorique à la maison, la plastiline est est très pratique, on peut en rajouter ou en retirer à volonté.
Les premiers lancés-main seront faits sur les coussins du salon pour éviter les dégâts.
Puis très vite il faudra passer aux essais moteur, sur l'herbe, un jour sans vent. En effet la finesse d'une cacahuète reste faible.
A présent il s'agit de faire voler avec virage à droite (c'est la raison de l'axe de traction de l'hélice braqué de 2° vers la droite). L'axe d'hélice a 1° de piqueur. Il est réalisé en c.a.p. 8/10 dans un palier nylon. Le modèle gagnant en cadet au concours du P.A.M., construit par mon fils Serge, était décoré en modelspan jaune, capot et train rouges, immatriculations et tracés des ailerons etc. en noir.
Hélice à pas réglable, qui fera l'objet d'un prochain article, selon la gomme et à profil creux.
Mais, dès lors, une séance d'entraînement avec un moustachu experimenté sera bénéfique, c'est tellement plus facile de visu !

figure 8

L'auteur et son fils François qui tortille allègrement son Pirelli !!

Mes « SECRETS sur les CACAHUETES » ont été interrompus ce mois-ci pour permettre la diffusion du plan du L.S. 60, étudié par un modéliste dont les qualités (et celles de de ses fils) ont été plusieurs fois démontrées. Nous nous retrouverons le mois prochain.
LE SAINT.

Voir également le LS 60 de Thierry Bachellier